Le Kintsugi, métaphore de résilience
Le Kintsugi (“jointures en or” en japonais) est une philosophie ancestrale japonaise qui consiste à réparer les objets cassés – des bols, des tasses, souvent de la céramique utilisés dans le rituel du thé – en utilisant de la poudre d’or pour sublimer les cassures et les embellir plutôt que de les jeter. Le Kintsugi s’inscrit dans la philosophie du Wabi-Sabi qui prône le minimalisme, l’authenticité et qui consacre l’imperfection comme élément important de la beauté.
Accepter les objets avec leurs imperfections et leurs défauts et les réparer… accepter ses blessures, ses cicatrices visibles ou invisibles et les transformer. Leur faire une place plutôt que de les masquer. Le Kintsugi est souvent considéré comme l’art de la résilience.
Je me suis inspirée du Kintsugi dans Répare mon coeur. Ce n’est pas un objet en céramique que l’enfant va réparer mais c’est la blessure invisible qui pourtant existe bel et bien et fait mal que l’on va proposer à l’enfant de représenter. Il pourra dessiner son coeur, la blessure et soigner cette cicatrice en lui apportant ce dont elle a besoin pour s’apaiser.
En s’appuyant sur le principe de réification, transformer l’invisible en objet, le matérialiser, en faire un objet différent du corps de l’enfant permet enfin de travailler sur sa douleur, la regarder, en parler, et petit à petit l’apaiser.
En complément du livre, j’ai décidé d’enregistrer la séance guidée en vidéo pour que les proches des enfants endeuillés puissent l’utiliser et une version pour thérapeutes est également disponible.